Comment l’open data devient un outil de formation essentiel dans l’enseignement supérieur ?

Publié le 4 mai 2022

Venez plonger au coeur des réutilisations de données ouvertes !

Le référencement des réutilisations de données est essentiel au développement de l'open data.

Il permet de disposer d’un catalogue de cas d’usage, socle indispensable pour mesurer l’impact de l’ouverture des données et convaincre de la pertinence de la démarche. La publication des réutilisations constitue également un vecteur d’information au public et ouvre la discussion entre réutilisateurs et producteurs de données, en faveur de l’amélioration de la qualité des données.

Pour favoriser ce référencement et approfondir notre connaissance de l'usage des données ouvertes, nous avons mené plusieurs entretiens avec des réutilisateurs. La suite de cette série d’articles porte sur les différents cas d’usage de données ouvertes investigués ainsi que les enseignements que nous en avons tirés.

Après avoir examiné les usages de l'open data par l'administration publique et les acteurs de la mobilité, nous vous proposons désormais d’explorer son utilisation dans l’enseignement supérieur. Malgré son importance, cet usage reste encore largement méconnu.

Pourquoi utiliser de l’open data dans l’enseignement supérieur ?

De nombreux enseignants s’appuient sur l’open data pour alimenter leurs cours.

En effet, certains domaines d’études requièrent un usage ponctuel ou régulier de données. Les données ouvertes sont notamment une ressource précieuse pour l’analyse d’une politique publique ou d’un phénomène sociologique. On pense par exemple aux données des élections.

Pour d’autres domaines, la donnée et le travail sur la donnée constituent l’objet d’étude lui-même : la géomatique, la data science, etc.

Dans ce cadre, le contenu des enseignements peut se décliner en deux volets :

  • Le cadre théorique de l'open data (définition juridique, enjeux, principaux acteurs, plateformes, etc.) ;
  • Le développement de compétences plus techniques liées aux données, qui prend désormais davantage de poids dans les formations. Les enseignants mobilisent plusieurs portails open data, parmi lesquels data.gouv.fr, pour enseigner l'usage et la manipulation des données. Les étudiants apprennent ainsi à :
    • Trouver des données publiques pertinentes pour un projet
    • Nettoyer et traiter de la donnée
    • Créer des visualisations (graphiques, cartes interactives, etc.)

Comment mobiliser l’open data dans l’enseignement supérieur ?

Il existe de nombreuses manières d’exploiter les données ouvertes dans le cadre de cours. Voici un échantillon de formats pédagogiques, identifiés pendant nos entretiens :

  • Faire rechercher par les étudiants des données pertinentes sur une thématique spécifique. Il s’agit là d’un exercice de découvrabilité ;
  • Proposer des projets autour d’un cas d’usage (sur un semestre entier, avec un rendu final, ou sous forme de séminaire) à l’image des “challenges data” organisés par Datactivist ;
  • Proposer aux étudiants de s’entrainer à la préparation et au traitement de données sur des jeux de données qui sont encore difficiles à exploiter à l’état brut. C’est un exercice auquel se sont par exemple attaqués les étudiants de l’université de Grenoble.

Les données utilisées varient selon le cursus et la spécialité, mais certaines sont particulièrement sollicitées comme les données d’Open Street Map pour la cartographie ou les données locales qui permettent d’étudier différents types d’enjeux à l’échelle d’un territoire (mobilités, inégalités, démographie, etc.).

Quelles pistes d’amélioration ?

L’usage de l’open data dans l’enseignement supérieur est en perpétuelle évolution et peut encore davantage se développer.

Si les problématiques de découvrabilité et de qualité peuvent faire l’objet d'un exercice en soi, les efforts visant à les traiter doivent être poursuivis. Les étudiants peuvent y contribuer en signalant les bugs et en partageant les jeux de données qu’ils ont retravaillé sur data.gouv.fr.

D’autre part, une meilleure coordination entre enseignants pourrait favoriser la mutualisation des méthodes et des savoir faire. Dès lors, le partage des supports pédagogiques entre étudiants et collègues constituerait déjà un premier pas important.

Certains acteurs comme l’association Latitudes souhaitent aujourd’hui créer des programmes d’enseignement de l’open data. L’objectif du projet de Latitudes (Open Data University) sera ainsi de former les étudiants à la réutilisation des données publiques pour faire émerger des initiatives citoyennes numériques. Il est soutenu dans le cadre de l’Accélérateur d’Initiatives Citoyennes, un programme porté par Etalab.

Quels impacts de l’usage de l’open data dans l’enseignement supérieur ?

Mesurer l’impact de l’usage des données ouvertes dans l’enseignement supérieur requiert une méthodologie spécifique, mais voici de premiers axes de réflexion :

  • Les étudiants développent des compétences autour des données qu'ils pourront mobiliser dans leur parcours professionnel. A cela s’ajoutent des compétences transverses favorisant l'analyse, l'esprit critique ou la capacité de recherche.
  • Ils développent également une connaissance de l'open data et de ses enjeux, contribuant ainsi à son développement et sa compréhension par un plus large public.
  • Les travaux réalisés à partir des données permettent de créer de la connaissance, par exemple sur les caractéristiques des villes ou des régions étudiées.

Partagez vos usages de données ouvertes !

Le référencement des usages favorise la mise en commun de méthodes, de ressources et d’inspirations sur l’utilisation de l’open data. Les outils pédagogiques et les projets étudiants de tous types sont ainsi précieux sur data.gouv.fr.
Certains y ont déjà partagé le fruit de leur travail, comme ces étudiants de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE).

Faites de même ! La marche à suivre se trouve dans ce guide.