La Base de données nationale des bâtiments

Depuis 2022, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) porte la production et la mise à disposition de la Base de données nationale des bâtiments (BDNB). L’objectif : rendre accessibles et directement utilisables l’ensemble des données existantes à l’échelle bâtimentaire.

Que sont ces données ? D’où viennent-elles ? Que permettent-elles de réaliser ? Nous vous proposons ici un petit guide pratique à l’intention des réutilisateurs.

La Base de données nationale des bâtiments : qu’est-ce que c’est ?

La Base de données nationale des bâtiments (BDNB) est une cartographie du parc de bâtiments existants, qui répertorie et caractérise aujourd’hui plus de 27 millions de bâtiments résidentiels et tertiaires. Elle en décrit notamment :

• La géographie (adresses, parcelles cadastrales) ;
• La morphologie (volumes 2.5D, surfaces, hauteurs, topologie des faces) ;
• Les matériaux constitutifs et équipements techniques ;
• Les usages hébergés ;
• L’état ;
• Les consommations énergétiques ;
• La performance énergétique (étiquette DPE) ;
• Les données administratives et économiques (période de construction, périmètres de monuments historiques, zonage de risques argiles, etc.) ;
• etc.

Le service Go-Rénove particuliers permet une première exploration de la base.

Aperçu de la BDNB sur Go-Rénove particuliers

La BDNB résulte de l’agrégation, du croisement et de la mise en cohérence d’une vingtaine de jeux de données traitant des informations sur les bâtiments, dont beaucoup sont déjà disponibles en open data :

1. Les bâtiments sont d’abord identifiés et définis par croisement géospatial, à partir de la BD Topo, des Fichiers fonciers et du Cadastre, un noyau ensuite associé à la Base Adresse Nationale ;
2. Ces premières données sont ensuite complétées avec d’autres indicateurs métiers, soit intégrables directement car déjà géolocalisées, soit disponibles à l’adresse et rattachés à la BDNB après géocodage :
   • Diagnostics de performance énergétique (ADEME)
   • Tracés des réseaux de chaleur et de froid (France Chaleur Urbaine)
   • Registre nationale des copropriétés (Agence nationale de l’habitat)
   • Données locales de l’énergie (Ministère de la transition écologique)
   • Demandes de valeur foncière (Direction générale des finances publiques)
   • Données de Géorisques (Plusieurs producteurs)
   • Base permanente des équipements (INSEE)
   • Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)
   • etc.
3. Le CSTB développe des indicateurs complémentaires de prédiction des valeurs manquantes, simulations de DPE, indicateurs de vulnérabilité des bâtiments aux risques dans la couche experte de la BDNB.

La liste de toutes les données intégrées à la BDNB est disponible dans la documentation et les algorithmes de production ont aussi été publiés. La base a vocation à être enrichie de nouvelles données métiers pertinentes.

Schéma illustrant la méthodologie de production de la BDNB

Etant donné la méthodologie de production des données, la qualité de la BDNB dépend grandement de la qualité des données d’entrée. Le CSTB travaille ainsi étroitement avec les producteurs de données sources pour pallier aux limites qu’il identifie. Il a par exemple porté avec l’ADEME la refonte du modèle de données des diagnostics de performance énergétique.

Par ailleurs, le tertiaire public reste encore mal caractérisé dans la base et le CSTB souhaite maintenant consolider une base de données des bâtiments publics. Un partenariat avec le Cerema Hauts de France est en cours pour coproduire une base de bâtiments publics commune.

Quelles sont les données en open data ?

Trois versions de la Base de données nationale des bâtiments sont aujourd’hui proposées, associées à des niveaux d’accès différenciés :

• La BDNB en open data, un sous ensemble qui comprend toutes les données issues de l’administration initialement en open data ;
• La BDNB ayants droits, dont l’accès est conditionné aux règles de diffusion fixées par les producteurs de certaines données (i.e. Fichiers fonciers du Cerema) ;
• La BDNB expert, enrichie d’indicateurs supplémentaires simulés, reconstruits et utilisés pour mener des analyses avancées et multithématiques sur les performances des bâtiments en France (DPE re-simulés, estimation de valeur verte).

La structure et l’ensemble des champs disponibles dans la version en open data sont notamment détaillés dans ce dictionnaire de données et explorables dans ce modèle de données interactif.

Les données sont mises à disposition dans plusieurs formats (GeoPackage (GPKG), exports de base de données relationnelles (Dump) et fichiers CSV) et disponibles par API. Un projet QGIS est fourni avec le format GeoPackage pour une visualisation directe des données.
La BDNB est mise à jour 3 fois par an.

Quels sont les usages possibles ?

La Base de données nationale des bâtiments a été pensée pour être mutualisée et devenir un référentiel ouvert, à partir duquel de multiples usages pourraient être développés. Depuis sa création, elle a ainsi déjà été mobilisée pour permettre de :

• Accélérer la rénovation énergétique des bâtiments :
  • Go-Rénove, développé par le CSTB et à l’origine de la BDNB, est un service public de sensibilisation et d’aide à la décision de rénovation énergétique. Il se décline en deux versions, particuliers et bailleurs, et donne un premier aperçu des caractéristiques et de la performance de son logement/parc de bâtiments.
  • Batisto est un outil statistique conçu par la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports d’Île-de-France, qui permet de visualiser la constitution des parcs de bâtiments des territoires franciliens, notamment leurs consommations énergétiques, et de faciliter la prise de décision locale ;
  • Le service public numérique Zéro Logement Vacant mobilise la BDNB pour permettre aux collectivités d’informer les propriétaires des logements vacants identifiés comme passoires énergétiques des aides disponibles ;
• Faire évoluer la réglementation sur le risque incendie : le CSTB, en partenariat avec la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (Ministère de la Transition écologique), a mené, à partir de la BDNB, une étude pour classifier les bâtiments par famille de risque et estimer le nombre de bâtiments en jeu dans le parc d’habitation collectif.

Extrait de l’étude sur le risque incendie dans le parc d’habitation collectif

• Faciliter les raccordements aux réseaux de chaleur, avec le service France Chaleur Urbaine. Celui-ci propose une cartographie des tracés des réseaux de chaleur et des potentiels de raccordement : la BDNB y est notamment utilisée pour localiser les bâtiments les plus raccordables (ceux chauffés au gaz et au fioul collectif) et estimer si un bâtiment est énergivore.

Cartographie issue de France Chaleur Urbaine

Bien d’autres usages sont possibles et attendent encore d’être développés (croisement avec les données d’exposition au bruit, des données socio-économiques, maîtrise des risques, modélisation des îlots de chaleur, etc.) ! Nous avons hâte de découvrir vos réutilisations : n’oubliez pas de les partager avec la communauté en les publiant sur data.gouv.fr.

Et si dans la conduite de vos projets, vous avez une question ou un retour à faire sur la BDNB, vous pouvez échanger avec le CSTB directement sur la page du jeu de données ou sur le Gitlab public. Toutes les ressources associées à la BDNB sont disponibles sur bdnb.io.